Archives de catégorie : Réflexion

PLUS DE DOUCEUR

Cela fait un petit moment que je ne vous ai pas écrit.
J’ai perdu le rythme d’envoyer ma newsletter chaque trimestre, mais nous conviendrons tous que cette dernière année a été si inhabituelle, que vous m’excuserez.

Dernièrement, le sentiment qui ne cesse de me revenir pendant mes méditations et dans ma vie en général est la douceur.
Permission de devenir plus doux, permission de trouver plus d’aisance.
S’adoucir mentalement mais aussi physiquement.
Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point la période que nous traversons collectivement est intense à tous les niveaux, vous le savez suffisamment maintenant. Alors nous avons tous bien besoin d’une bonne tape sur l’épaule et d’un gros câlin de la part d’un être cher (bien sûr, de la part de quelqu’un de votre entourage proche ou de votre animal de compagnie ou même un câlin virtuel peut fonctionner!) pour nous féliciter d’être arrivé jusqu’ici.

J’ai vu ces mots l’autre jour, qui m’ont paru très à propos: « à ce moment précis, vous avez traversé 100% des choses difficiles que vous pensiez ne jamais pouvoir surmonter. Vous êtes fort. Vous êtes résilient. Vous pouvez le faire. « 
Bien que je suis entièrement d’accord avec cela et que je trouve que c’est un rappel essentiel afin que nous ne perdions pas de vue le chemin que nous avons parcouru; l’énergie derrière ces mots me semble très intense. Je pense qu’on peut arriver au même point tout en trouvant un peu plus de douceur.

Au-delà de la crise sanitaire sans précédent à laquelle nous devons faire face actuellement, j’estime que nous nous mettons beaucoup de pression tout le temps: la pression de réussir, la pression de gagner de l’argent, de rester en forme, de rester en bonne santé,  d’élever nos enfants de la meilleure façon possible, parfois même la pression de s’amuser.
D’un côté, cette pandémie qui a tout ralenti nous a aidé à revenir à ce qui est important, à ce qui est essentiel et donc d’une certaine manière de diminuer la pression (en supposant évidemment que nous avons assez de ressources pour avoir un toît au-dessus de nos têtes et de quoi manger).


J’adore les nuages ​​et le ciel sur cette photo lors d’une de mes balades, ils me rappellent de trouver plus de douceur.

« Remplacez toutes vos listes de choses à faire par des listes de comment vous voulez vous sentir » Maryam Hasnaa

Je reviens donc constamment à la douceur, l’aisance pour contrecarrer l’intensité de la période dans laquelle nous vivons. Et même si cela semble facile à trouver, il peut être compliqué de changer notre état d’esprit lorsque nous sommes habitués à toujours faire et à nous mettre beaucoup de pression.
Mais je pense que c’est ce qui va nous aider à nous sentir plus équilibrés et trouver plus d’harmonie dans nos vie.
Voici quelques outils que j’utilise régulièrement et que je trouve utiles:
. ma méditation
. bouger mon corps
. revenir à ma respiration pour m’ancrer dans le moment présent
. ne pas me juger autant
. et le plus important: avoir la foi, avoir confiance. Dès que je fais plus confiance à la vie, les choses se mettent en place plus facilement.

Comme toujours, merci de me lire.
Namaste,

RESILIENCE

Il y a tellement de choses à dire que je ne sais même pas par où commencer et je veux aussi rester brève car je sais que la plupart d’entre vous a été inondé d’e-mails et de newsletters en tout genre.

Ce fut un tourbillon d’événements auquel nous avons dû tous faire face d’un jour à l’autre.
Pour moi, ça a commencé avec l’annulation de mon voyage en France durant lequel je devais enseigner une formation de professeurs de yoga, puis la logistique de transférer tous mes cours et sessions en ligne, puis l’hospitalisation de mon père en France pendant 2 semaines à cause du Covid-19 (il se sent maintenant comme avant, Dieu merci!), puis la fermeture définitive des studios Yogaworks à New York après avoir travaillé pour eux ces 14 dernières années. Oh et j’ai oublié de mentionner les dégâts des eaux que nous avons eu dans notre appartement en ville pendant notre absence … Tout cela en l’espace de 4 semaines.

Je ne partage pas cela avec vous pour obtenir votre soutien et votre empathie, je partage cela avec vous parce que je sais que malgré ces événements soudains, je suis extrêmement chanceuse car de nombreuses personnes ont souffert beaucoup plus que moi pendant cette crise sanitaire et je ne veux pas perdre cela de vue. Il est très facile d’oublier que les gens souffrent quand les choses vont bien pour nous ou redeviennent meilleures.
Je partage aussi cela parce que ces événements m’ont fait beaucoup réfléchir à l’impermanence des choses.
Ce concept est l’un des piliers fondamentaux de la philosophie du yoga; tout est en constant changement et rien n’est là pour durer éternellement. Selon les Yoga Sutras, nous avons tendance à trop nous attacher aux gens, aux choses, aux situations, à notre corps … et quand ils commencent à changer ou à disparaître, cela crée de la souffrance.
La fermeture du pays et quasiment du monde entier a mis en évidence ce concept de façon colossale. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté et on nous a demandé de rester à la maison. Même si cette situation a créé beaucoup de peine et d’inconfort pour de nombreuses personnes, je crois profondément qu’elle nous a appris et nous apprend encore une leçon importante: ne pas chercher à contrôler les choses que nous ne pouvons changer et nous en détacher.
Ce sont des enseignements gigantesques qui ne sont pas faciles à digérer, mais je crois qu’ils nous aideront à créer un changement dans nos consciences et à devenir des gens plus attentifs pour pouvoir créer plus d’harmonie dans notre façon de vivre et de consommer.

Une autre chose qui m’est souvent venue à l’esprit est cette dichotomie entre le fait que nous, les êtres humains, n’aimons généralement pas le changement – je ne parle pas de petits changements dans notre routine quotidienne mais de grands changements qui altèrent notre vie et surtout quand ces changements ne sont pas notre décision – et en même temps, nous, êtres humains, sommes extrêmement habiles à nous adapter aux changements. 
C’est tout-à-fait le cas pour moi.
Lorsque j’ai perdu mon emploi à Yogaworks, tout d’abord j’étais si attristée et choquée par la nouvelle que je pouvais à peine en saisir toute l’ampleur, mais j’avais aussi peur de l’avenir. Que va-t-il se passer ensuite, que se passera-t-il si je ne trouve pas d’autre endroit où enseigner, et si je ne peux plus enseigner de formations de professeurs de yoga, et qu’en est-il de mon assurance maladie…?
Bien que toutes ces questions étaient valables, je n’ai pas laissé dans mon esprit la place à d’éventuelles opportunités qui pourraient découler de cette perte d’emploi. Je suis loin de savoir exactement à quoi les choses ressembleront lorsque la vie reviendra à la normale, mais je vois aussi qu’il y a des opportunités auxquelles je n’ai jamais pensé. Par exemple, j’ai commencé à enseigner un cours de yoga en ligne en français qui se passe bien et me permet de me connecter avec les élèves francophones malgré la distance. C’est une très belle expérience et quelque chose que je n’aurais pas fait si j’enseignais encore en personne.

La résilience est la capacité de s’adapter face à l’adversité.
Je pense que nous avons tous très bien fait cela ces derniers temps et je suis en fait très impressionnée par la façon dont les gens se sont non seulement bien adaptés mais en plus très rapidement: de mes élèves plus âgées qui se sont mises à Zoom pour suivre mes cours, des personnes en télé-travail qui ont du aussi gérer les études scolaires de leurs enfants, des restaurants proposant des plats aux personnels hospitaliers, des gens qui ont commencé à planter leurs propres légumes, des amis qui jouent de la musique live pour leurs voisins de quartier à New York, des jeunes qui font les courses pour les plus âgés … La liste est longue et ceci n’est qu’une petite illustration de notre force et de notre résilience.
Cela me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir.

Comme toujours, merci de m’avoir lue.
Namaste,

ESPACE: espace physique et espace mental

J’ai récemment suivi un cours avec l’un de mes professeurs, Rodney Yee. J’ai adoré la façon dont il insistait sur l’importance de recevoir le souffle plutôt que de le forcer ou de le travailler trop pendant la pratique.
Le souffle est absolument incroyable. Si je pouvais citer une seule raison, ce serait que c’est la force, l’énergie qui nous maintient en vie. Et juste pour cette unique raison, nous devrions accorder un peu plus d’attention à la respiration!
La respiration est également extraordinaire car nous n’avons pas à penser à respirer; cela se produit automatiquement mais en même temps, on a le contrôle de notre respiration: on peut l’approfondir, l’allonger, la ralentir, la retenir …
Notre souffle est également incroyable car il a un impact sur notre mental et nos émotions. Je suis sûre que vous avez remarqué lorsque vous vous sentez anxieux, stressé ou que vous avez peur, la respiration est peu profonde et plus rapide et lorsque vous êtes apaisé, calme; le souffle est plus long, plus lent.
Tant de choses peuvent être dites sur la respiration …

Mais revenons à ce concept d’inviter le souffle et de le laisser faire.
Lors d’une pratique de yoga postural, il est très facile d’exagérer et de travailler la respiration. Et parfois, nous voulons cela; par exemple, si nous travaillons sur un pranayama (exercice de respiration) spécifique ou une posture qui nécessite un certain schéma de respiration.
Mais qu’en serait-il si, comme le disait Rodney, nous recevions simplement le souffle? C’est quelque chose que j’enseigne dans le yoga reposant où il s’agit de lâcher tout contrôle et efforts, mais ce n’est pas quelque chose que j’enseigne dans mes cours réguliers.
Cela revient à cette idée de créer suffisamment d’espace dans le corps pour permettre à la respiration de circuler librement et profondément au lieu d’essayer de trop la modifier.
Rodney a pris l’exemple d’un ami qui vient vous voir chez vous et pour pouvoir s’asseoir à côté de vous sur le canapé, cette personne doit enjamber tout le bazar qui est au sol et contourner tous les meubles qui sont au milieu du chemin. Non, à la place, vous rangeriez votre appartement avant de recevoir votre ami afin qu’il se sente le bienvenu. C’est le même concept avec la respiration, comment pouvons-nous créer suffisamment d’espace dans le corps pour que la respiration ne rencontre aucune restriction?

En réfléchissant à cette idée, je me suis rendue compte que c’est un concept extrêmement important dans tous les aspects de notre vie: créer de l’espace physiquement, mentalement pour que les choses viennent organiquement au lieu de trop travailler, d’analyser, d’être obsédé par une situation.
C’est en fait quelque chose que jutilise beaucoup dans ma vie. Chaque fois qu’une situation stressante et anxiogène survient, je me demande: ai-je un contrôle sur cette situation?
Parfois oui, et dans cette hypothèse, je fais tout ce que je peux pour améliorer la situation dans laquelle je me retrouve; mais à d’autres moments (et ils s’avèrent être la plupart du temps!), je n’ai aucun contrôle sur la situation. Alors, dans ce cas, je crée mentalement de l’espace autour de cette situation et la laisse se dérouler d’elle-même.

Un exemple récent approprié est la procédure de la carte verte dans lequel mon mari et moi sommes engagés.
Même si nous avons commencé nos démarches il y a plus de 18 mois et que nous avons été approuvés rapidement, nous avons appris le mois dernier seulement que nous sommes de nouveau autorisés à voyager à l’étranger (pendant la procédure, on doit rester sur le territoire américain). Chaque mois, nous attendions de recevoir des nouvelles de notre avocate pour savoir si nous pouvions accéder à la deuxième phase de la procédure qui accorde le droit de voyager. Ne pas savoir quand cela arriverait;  car nous n’avions littéralement aucune idee de la durée; cela pouvait être un mois comme des années, était très stressant. Mais dans cette exemple spécifique, je n’avais aucun contrôle de la situation, alors à quoi bon obséder? J’ai dû créer mentalement de l’espace autour de cela et, comme on dit dans le monde du yoga, « me laisser porter par le courant ».

Avez-vous déjà remarqué que lorsque vous avez quelque chose en tête ou que vous apprenez une nouvelle chose, tout d’un coup, vous voyez ou entendez cette chose partout?
Et bien, l’autre jour, j’écoutais un podcast français que j’ai récemment découvert et que j’aime beaucoup appelé « Vlan » (podcast de Gregory Pouy). Il y interviewait Perla Servan Schreiber qui est une auteure française (son dernier livre parle de la joie de vieillir: « Les promesses de l’âge: A 75 ans, ma nouvelle liberté ») et lui demandait, entre autre, son secret du bonheur: Justement, elle disait que son secret est de : « ne pas essayer de changer ce qui ne dépend pas de nous. » 
Elle ajouta que plus nous faisons cela, et plus nous trouvons de la joie.

Il s’avère qu’il existe un texte religieux rédigé par le théologien américain Reinhold Niebuhr (que vous connaissez peut-être) appelé la Prière de la Sérénité qui, elle aussi, dit la même chose et est pleine de sagesse:
« Dieu, accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer,
Le courage de changer les choses que je peux,
Et la sagesse de faire la différence entre les deux. « 
La sagesse de faire la différence entre les deux est ce qui est de plus important afin que nous ne nous épuisons pas en obsédant sur des situations qui ne dependent pas de nous. Ainsi l’esprit peut se sentir libre, à l’aise et nous pouvons utiliser notre énergie pour ce qui nous rend heureux.

Que ce soit avec le souffle ou l’esprit, puissions-nous créer un espace autour d’eux pour que les choses viennent plus naturellement sans effort excessif.

Comme toujours, merci de me lire.
Namaste,

COMMENT TOUT A COMMENCÉ …


Durant un Aarti le long du Gange à Rishikesh en 2005.

Ma première véritable expérience du yoga a eu lieu à l’occasion d’un de nos voyages en Asie du Sud-Est en 2003. Mon mari et moi avons voyagé sac au dos pendant 8 mois et avons terminé notre périple en Inde où nous sommes restés plus d’un mois.
Je suis ravie que l’Inde ait été notre dernier pays. Même après avoir voyagé pendant plusieurs mois, l’Inde est un pays intense. Tout y est « plus » là bas: plus de gens, plus de couleurs, plus d’odeurs, plus de bruit, plus de musique, plus de pauvreté, plus de déchets, plus de générosité, plus de sourires, plus d’agressions … C’est un pays plein de contradictions et j’ai adoré!

La façon dont nous avons abordé ce voyage, (qui d’ailleurs n’était pas prévu du tout: nous sommes restés en Indonésie pendant deux mois et après avoir rencontré tant de gens voyageant pendant un an ou deux, nous n’avons pas pu nous empêcher de prolonger notre voyage. Ainsi, à la veille de notre vol de retour, nous avons pris la décision de voyager pendant 6 mois supplémentaires.) était d’apprendre quelque chose de la culture des pays visités: nous avons ainsi suivi un programme de certification de massage thaïlandais dans le vieil hôpital de Chiang Mai en Thaïlande, au Cambodge, au Laos et à Myanmar, nous avons principalement visité les temples incroyables, nous nous sommes immergés dans la culture et avons visité certaines tribus. Et en Inde, bien sûr, nous voulions apprendre le yoga.
Nous avons choisi de rester dans un ashram (temple) à Rishikesh dans le nord de l’Inde et nous nous sommes exposés à la tradition du yoga.
Chaque jour, nous avions des cours d’asana (la pratique physique) et des cours de méditation, de philosophie et de chant.
Pour moi, c’était une révélation absolue qu’une discipline puisse être aussi complète et toucher chaque partie de notre être d’une manière si intense et profonde. Je suis littéralement tombée amoureuse de la pratique à ce moment.

À mon retour à New York, je voulais en savoir plus sur cette discipline. Je suis donc allée à des cours de yoga et de méditation plusieurs fois par semaine.
Mais les enseignantes que j’ai rencontrées en Inde m’ont tellement marquée que je suis retournée en Inde deux ans plus tard pour suivre une formation de professeurs de yoga avec elles.
Notre emploi du temps était intense: méditation tôt le matin suivie d’une heure de pratique des asanas, petit déjeuner, une heure et demie de chants et philosophie, deux heures d’asanas, déjeuner, pause, une heure de karma yoga (le yoga de l’action désintéressée), deux heures d’asana, une heure de yoga nidra (relaxation profonde), cérémonie au bord du Gange, dîner, méditation et coucher. Intense!


J’éprouve une immense gratitude envers ces enseignantes incroyables: Karin O’Bannon et Mataji.
Et oui, envers mon mari aussi! (Ce jour-là, il a secrètement organisé une belle cérémonie pour mon 29eme anniversaire.)

Lorsque je suis rentrée à New York, j’ai continué à pratiquer avec diligence jusqu’à ce que je décide de suivre une autre formation de professeur ici, car ma soif d’apprendre était toujours grande.
Au début, j’ai eu du mal à m’habituer au manque de philosophie et de spiritualité dans les cours à New York. Cela m’a dérangé pendant longtemps parce que je savais qu’on passait à côté d’une grande partie de ce que représente le yoga. C’était tellement proéminent en Inde. Mais j’étais aussi absolument fascinée par la pratique physique. C’est une pratique si complexe et sophistiquée et il y a tellement de choses à apprendre que je me suis complètement impliquée dans cette dernière pendant longtemps.

16 ans plus tard, j’aime toujours autant les précisions de l’alignement dans les postures et la manière dont les subtilités affectent la façon dont nous pouvons bouger notre corps, j’adore décomposer les poses et je crois profondément que pouvoir maîtriser notre corps physique est le premier pas vers la maîtrise notre esprit pour nous aider à trouver plus de paix et d’harmonie dans notre vie.
Mais dans nos sociétés modernes et peut-être même encore plus ici, à New York, l’attention portée à la pratique physique est tellement grande que la plupart des gens ne réalisent pas que le yoga est bien plus que cela.
Car finalement, ce qui compte vraiment, est comment nous nous sentons dans notre vie. Sommes-nous en paix avec nous-mêmes, comment interagissons-nous avec nos proches, avons-nous les outils pour nous aider à traverser une situation difficile avec plus de grâce et d’aisance? C’est ce qui compte vraiment au final.
Il me tient donc à cœur d’introduire des concepts ou des principes philosophiques, spirituels dans chacun de mes cours collectif afin que ceux-ci puissent inspirer mes élèves autant qu’ils m’inspirent.

Ces dernières semaines, j’ai parlé des yamas (les règles sociales; il s’agit de la 1ère branche du yoga; il y en a 8 au total) dans mes cours. Nous avons exploré le concept d’Ahimsa (absence de violence ou non-préjudice). Évidemment, cela signifie ne pas faire de mal physique à qui que ce soit, mais aussi ne pas faire de mal aux autres avec nos paroles et nos pensées. Cela englobe tellement d’aspects de notre vie. J’ai bon espoir que nous ne tuons ou frappons personne, mais qu’en est-il de blesser quelqu’un avec nos mots ou nos pensées? Avez-vous déjà regretté des mots que vous avez dit à quelqu’un? Moi oui! Avez-vous déjà eu des pensées négatives envers quelqu’un? Moi oui! Aparté: en ce qui me concerne, les pensées négatives envers les autres ont tendance à apparaître surtout lorsque je prends le métro aux heures de pointe …
Évidemment, ce concept peut aussi s’appliquer à nous-mêmes. Est-ce que nous nous blessons physiquement (par exemple, en adoptant régime alimentaire extrême, ou en faisant de l’exercice de façon excessive, ou en ne dormant pas assez, etc.)? Qu’en est-il de la façon dont nous nous parlons et des pensées que nous avons envers nous-mêmes? Sommes-nous constamment en train de nous juger ou de nous comparer aux autres, nourrissons-nous nos doutes et nos peurs de ne pas être à la hauteur? Est-ce que nous nous mettons des bâtons dans les roues avant même de commencer quelque chose?
Ce concept d’ahimsa est au cœur de tout car il englobe de nombreux niveaux de notre vie.
Comme tout le reste dans la vie; pour changer, nous devons être conscients de ce qui doit être changé. Alors tout d’abord, tout est question de conscience, tout est question d’observation de soi-même, de perception de la façon dont nous interagissons avec les autres, d’attention portée à la façon dont nous nous parlons.
Cela prend du temps… il s’agit d’un processus, d’une pratique mais ô combien enrichissant lorsque nous commençons à voir des changements dans nos vies. Lorsque nous devenons moins agacés, moins frustrés, moins affectés par les situations qui nous faisaient souffrir par le passé. C’est ainsi que nous savons que notre pratique de yoga fonctionne.
Alors les prochaines semaines, les prochains mois, voire les prochaines années, je vous invite à observer la façon dont vous interagissez avec les autres avec vos mains, vos paroles et vos pensées, mais aussi la façon dont vous vous traitez. Et si vous remarquez un schéma de pensée ou de comportement qui ne vous convient pas; qu’il devienne si évident et si clair dans votre esprit que le changement ne peut être que la seule option.

Comme toujours, merci de m’avoir lue.
Namaste,

NAVIGUER AVEC LE CHANGEMENT

 

Après un cours avec des élèves au studio Yogaworks.

La fermeture du studio Yogaworks situé Upper West Side à New York en novembre dernier m’a conduite à beaucoup réfléchir à la notion de changement. Ce n’est pas la première fois que je vis la fermeture d’un studio ou un grand changement dans mon emploi du temps, mais celui-ci m’a vraiment impactée émotionnellement car c’était ma deuxième « maison » depuis 13 ans. C’est là que j’ai suivi mes formations d’enseignante, c’est là que j’ai eu l’opportunité de donner mon premier cours et je n’ai jamais cessé depuis, c’est là que j’ai rencontré certaines de mes très bonnes amies, c’est là que j’ai rencontré des enseignants incroyables et inspirants, c’est là que j’ai fait la connaissance d’étudiants extraordinaires et qui ont continué à venir en classe après toutes ces années, c’est là où j’étais 5 jours par semaine … C’était donc un grand chamboulement.
Quand j’ai appris la nouvelle pour la première fois, je l’ai étonnamment bien accueillie. Après avoir étudié le yoga pendant tant d’années, s’il y a une chose que je sais et que j’ai apprise, c’est que tout change constamment. En fait, la seule constante est le changement. J’ai donc tout simplement compris pourquoi Yogaworks avait besoin de fermer.
Mais les jours suivants, alors que je continuais à enseigner au studio, la nouvelle m’a vraiment affectée. Et ce qui me rendait le plus triste, ce n’était pas de perdre l’espace ou mes 5 cours, mais la communauté.
Quelle communauté s’est construite là-bas au fil des années! Beaucoup d’élèves se connaissaient, la plupart se sont rencontrés là-bas et ont noué des liens solides. Il y avait un sentiment de famille et de bienveillance que je n’ai vu nulle part ailleurs. Et pour moi, c’était le plus difficile à abandonner. Comment pouvons-nous perdre cela?
Car finalement, c’est ce qui compte le plus: les gens et ce sentiment d’appartenance auquel nous aspirons tous tant.
À l’époque, l’une de mes élèves m’a dit que c’était comme si une église fermait ses portes.
Il y a quelques jours, une autre élève m’a dit que ce qui lui manquait le plus, c’est le «lounge area» où on pouvait discuter avec d’autres personnes avant ou après le cours sans se sentir pressés.
Tout revient à ce sentiment d’appartenance, de partage, d’avoir une expérience humaine plutôt que virtuelle.

Les jours et les semaines qui ont suivi la nouvelle ont été occupés par la recherche d’une solution pour que cette communauté reste forte. Beaucoup d’enseignants ont commencé à chercher d’autres alternatives, à essayer de louer un espace dans le quartier pour accueillir leurs étudiants. C’est aussi ce que j’ai fait. À ce moment-là, même si le studio n’était pas encore fermé, j’avais digéré la nouvelle de la fermeture et, d’une certaine manière, j’étais prête à passer à autre chose.
Je suis heureuse d’annoncer que j’ai trouvé un bel espace sur la 72ème rue que je loue tous les lundis et mercredis matins: World Yoga Center. Cet endroit existe depuis 45 ans, alors laissez-moi vous dire qu’il y a une énergie palpable dans cet espace pleine de respect, d’amour et de spiritualité.
Et pour mes étudiants du samedi, j’enseigne maintenant àZYoga, qui est également idéalement situé sur la 72ème rue. C’est un très joli studio rempli de tonnes de soleil.

Et puis, le jour de la fermeture est arrivé et j’ai enseigné mon dernier cours le samedi 24 novembre. J’avais redouté ce jour-là car je savais que je serai émue et qu’être présente pour les élèves et les laisser avoir leur propre expérience alors que moi aussi j’étais affectée par la situation peut être difficile. Mais ce cours était si beau. Je me suis finalement sentie légère et heureuse. Tout d’abord, j’étais tellement touchée que 60 élèves soient venus participer à cette classe le week-end de Thanksgiving (un des plus plus importants week-end férié aux USA). Mon mari m’a également surprise en venant au cours et était là pour me soutenir. Ce sont en fait les élèves qui m’ont encouragée par leur présence et leur reconnaissance. Il y avait un tel sens de gratitude pour toutes les classes qui ont eu lieu là-bas, pour tous les enseignants. C’était un rassemblement très fort, très profond rempli d’intention et de receuillemment.


Mon dernier cours à Yogaworks upper west side.

Le lundi suivant, je commençais mes nouvelles classes dans l’espace que je loue désormais.
Bien que j’ai appréhendé cette transition, elle fût très limpide, facile et je suis extrêmement reconnaissante envers mes élèves qui m’ont suivie.
Cela fait maintenant un mois que j’enseigne mon nouveau planning et d’une certaine manière, j’ai l’impression que ça fait beaucoup plus longtemps, presque comme si rien ne s’était passé.

Je sais pertinemment que les transitions sont difficiles et un challenge pour moi. J’en ai vécu quelques unes dans ma vie et ça ne s’est pas toujours bien passé (surtout quand je pensais encore que tout est fait pour rester pareil!). Maintenant, je suis bien plus à l’aise avec les transitions bien qu’elles restent une source de stress pour moi. Mais, j’ai remarqué qu’en fait, ce n’est pas tant la transition qui m’inquiète mais surtout l’inconnu. Bizarrement, j’aime le changement, mais cela ne me vient pas facilement parce que mon esprit part dans ses pensées: « mais attends, et si …? », « et si cela se produisait..? », « et si tu n’y arrivais pas, et que tu n’es pas heureuse …? » Ne pas savoir si cette transition est pour le meilleur ou pour le pire est la partie stressante. Et pourtant, c’est dans l’inconnu que résident toutes les possibilités; pas quand nous sommes coincés ou fixés dans une façon de faire ou un schéma de penser.

La plupart du temps, une fois la transition terminée, tout va bien. Je trouve de nouveaux moyens, je m’adapte, je me réorganise. Mais ce moment d’inconnu, entre la prise de connaissance de la nouvelle et ne pas savoir exactement ce qui va arriver, est le moment effrayant pour moi.
Et il s’est avéré que c’est exactement ce qui s’est passé cette fois encore; j’allais bien quand j’ai appris la nouvelle, puis j’étais stressée quant à l’inconnu et maintenant que j’enseigne mes nouvelles classes, c’est quasiment comme si il ne s’était rien passé.
Je suis toujours très impressionée par la capacité humaine de résilience et de s’adapter.
Je ne dis pas que Yogaworks Upper West Side ne me manque pas car ce lieu me manque, mais j’ai commencé un nouveau chapitre dans mon enseignement.

Je me sens extrêmement chanceuse et reconnaissante d’avoir eu l’occasion d’enseigner là-bas pendant tant d’années. Cet endroit restera avec moi et dans mon coeur pour le restant de ma vie.

Comme toujours, merci de me lire.
Namaste,

ICI. MAINTENANT.

Depuis 15 ans que j’étudie le yoga, j’ai entendu et lu ces deux mots « ICI MAINTENANT », des centaines de fois voire plus. Ils représentent une importante partie de la philosophie du yoga, si ce n’est son intégralité, si nous devions résumer ce qu’est la discipline du yoga.
Mais ce n’est que récemment que ces mots ont pris tout leur sens. Et même aujourd’hui, je me demande s’ils ont pris tout leur sens ou si je les comprends simplement mieux et peut-être que dans cinq ans, j’aurai une autre épiphanie qui les rendra encore plus pertinents.
C’est toujours très intéressant pour moi d’observer comment nous pouvons comprendre intellectuellement des notions ou des concepts, mais arriver à les vivre pleinement dans notre corps, dans notre cœur, est une autre histoire. Très souvent, nous sommes rapides à juger et nous pensons que nous savons, mais savons-nous vraiment? Avons-nous réellement ressenti dans nos cellules, dans nos tripes, dans notre cœur, le concept en question ou la situation que la personne traverse?

Mon mari et moi avons fait il y a quelques années des cycles de FIV (Fécondation In Vitro) pour essayer d’avoir un enfant. Et ce, malheureusement sans succès. C’est une histoire pour un autre blog et je partagerai certainement mon expérience à un moment donné si elle peut aider certains d’entre vous.
Pendant ce processus, la plupart des gens étaient compréhensifs avec moi, et cependant, je pouvais ressentir qu’ils ne pouvaient pas comprendre pleinement ce que je traversais. Certaines personnes ont plus de compassion que d’autres, alors leurs commentaires et leur soutien ont été très réconfortants et utiles, mais j’ai aussi entendu des commentaires qui ont été extrêmement blessants.
Comment peuvent-ils être offensants alors qu’ils essayaient de me réconforter?
Parce qu’ils n’ont pas vécu cette expérience; dans leur esprit, dans leurs pensées, dans leur corps, dans leur cœur. Donc, même s’ils essayaient, ils ne pouvaient pas vraiment comprendre.
J’ai appris beaucoup de choses de cette période que je partagerai à un autre moment, mais l’une d’entre elles est que; si vous n’avez pas vécu la situation en question, c’est vraiment difficile de se mettre à la place de la personne. Vous pouvez avoir de l’empathie et de la compassion et je pense en avoir si je juge à quelle fréquence les scènes du quotidien (heureuses ou tristes) ou les films, les documentaires (heureux ou tristes) me touchent et me font pleurer. Mais si on a pas connu la même expérience, c’est très délicat de se rendre compte et pourtant, la plupart d’entre nous pense que nous savons.
Si souvent nous formons rapidement un avis, surtout en ce qui concerne des questions de race ou de sexe. Mais est-ce que nous nous sommes vraiment mis à la place de la personne?

Récemment, une de mes élèves que j’aime tant a soudainement perdu son mari. Mon cœur a eu très mal pour elle et souffre toujours de cette perte innattendue. Nous avons pleuré ensemble, nous avons parlé et j’ai fait de mon mieux pour la réconforter. Même si je pouvais avoir une idée de ce qu’elle pouvait ressentir et traverser, je suis loin de pouvoir concevoir la réalité de sa vie quotidienne parce que je n’ai jamais vécu une telle situation.
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de dire que parce que je n’ai pas vécu une telle situation, je ne devrais pas essayer de comprendre ce qu’elle ressent et faire de mon mieux pour être à son service, je dis simplement que je ne comprendrai jamais complètement ce qu’elle traverse quand je ne l’ai pas moi-même vécu. Et bien sûr, pour compliquer les choses, nous vivons tous les expériences différemment.

Je suis désolée de parler de ces sujets intenses, mais ils font partie de la vie et devraient faire l’objet de discussions plus fréquentes afin que nous puissions être mieux équipés pour y faire face.

Revenons à « Ici Maintenant ». Vous vous dites peut-être: quoi?? En tant que professeur de yoga, elle n’a jamais connu le fait d »être « Ici Maintenant » ?? !!
Bien sûr que si. En fait, je le ressens souvent pendant ma journée et surtout quand: je médite (bien que certaines séances soient plus difficiles que d’autres) et quand j’enseigne (je dois être pleinement présente avec mes élèves).
Mais ce n’est qu’une petite partie de ce que « Ici Maintenant » signifie. Oui, je peux être dans l’ « Ici Maintenant » pour certaines parties de ma journée et je suppose que c’est mieux que jamais mais qu’en est-il du reste du temps?
Le reste du temps, très probablement comme vous, j’ai des doutes, des angoisses, des craintes qui profitent du fait que je ne suis pas dans l’ « Ici Maintenant ».
Ce que j’ai réalisé en écoutant un podcast sur le sujet, c’est que je suis peut-être stressée, anxieuse, par rapport à une situation spécifique qui se passe actuellement dans ma vie, mais qu’en est-il d’ « ICI MAINTENANT »?

Eh bien, si je regarde bien et suis honnête avec moi-même, « Ici Maintenant », je vais bien. Je suis par exemple peut-être en train de prendre un cours de yoga ou un repas avec une amie ou de me détendre à la maison. Mon esprit essaie de m’eloigner de ce moment présent alors qu’en fait, à ce moment précis, tout va bien.
Pour moi, cette réalisation est très importante car la plupart du temps, je vais très bien et ma vie est belle. Mon esprit veut parfois m’emmener dans une autre voie et me convaincre du contraire; que je serais mieux si j’avais un enfant ou si j’avais une meilleure stabilité financière … mais « Ici Maintenant », à ce moment précis, je vais bien: je suis en bonne santé, j’ai des étudiants qui m’aiment, j’aime mon travail, je suis une fille française qui habite à New York (rien que dans cette phrase, je me sens si privilégiée), j’ai un mari qui m’aime, la liste est en fait longue. Plus longue que la liste de mes doutes et de mes angoisses, mais parfois, cette dernière semble sans fin.

Alors, chaque fois que je sens mon esprit partir dans tous les sens, je reviens à ces mots « ICI MAINTENANT ». Je les laisse me pénétrer et je veux les vivre pleinement. Ils m’aident à me recentrer, à m’enraciner, à avoir une meilleure perspective de ma vie plutôt que d’amplifier la situation négative sur laquelle je me concentre.

Et peut-être que dans 10, 20, 30 ans je pourrai être « ICI MAINTENANT » tout le temps et finalement habiter complètement ce concept.
C’est sans aucun doute un processus et un chemin et je suis reconnaissante d’en faire partie.

Comme toujours, merci de me lire.
Namaste,

Sûtras, partage et émotions

Il y a quelques semaines, j’ai fini d’enseigner une formation de professeurs de yoga à Strasbourg. Le dernier jour, alors que nous faisions un cercle de clôture très émouvant pour terminer notre formation, j’ai demandé aux élèves de me dire quel sûtra avait eu le plus de résonance avec eux.
Pendant la formation, nous étudions et discutons les Yoga Sûtras de Patanjali, un livre décrivant la philosophie du yoga. C’est un texte qui essaie de répondre à comment fonctionne notre esprit et comment être moins affecté par nos pensées afin que nous puissions trouver l’état de yoga dans nos vies; un état de sérénité. Il s’agit d’une approche très méthodique; qui nous donne des outils pratiques pour nous aider sur notre chemin spirituel.
Un sûtra est un court aphorisme.

Aparté: pour ceux d’entre vous qui ne le savent peut-être pas, la pratique physique (ce que nous appelons le yoga mais qui devrait en fait s’appeler asana) n’est que la partie émergée de l’iceberg représentant le yoga. Les asanas sont seulement l’un des 8 membres du yoga, les 7 autres ont à voir avec nos relations avec les autres, avec nous-mêmes, avec la respiration et avec l’esprit.

Il y a souvent beaucoup d’émotions pendant la formation et le cercle de clôture. L’intensité des journées mais aussi les découvertes que les élèves font sur eux-mêmes physiquement et mentalement font toujours ressortir beaucoup de sentiments. Les émotions sont également très palpables en raison de la forte et profonde connexion que les élèves créent les uns avec les autres au cours de ces semaines. C’est si beau à voir.
J’ai moi-même suivi ma formation il y a plus de dix ans et au jour d’aujourd’hui, deux des personnes que j’y ai rencontrées sont toujours de très bonnes amies.

Alors que j’écoutais chaque élève expliquer quel sûtra l’avait le plus touché, j’étais fascinée de voir à quel point les sûtras avaient eu une expérience très profonde sur chacun d’entre eux.
Cela me rend si heureuse parce que je me souviens à l’époque comme ils avaient eu un profond impact sur moi. J’ai découvert les sûtras quand j’étudiais le yoga en Inde et ils ont touché l’intérieur de mon être même si je n’arrivais pas à tout comprendre. Et maintenant, chaque fois que je les lis, il y a quelque chose d’autre qui attire mon attention et qui m’aide à devenir une meilleure personne.
Chaque élève présentait des sûtras différents, ce qui était encore plus excitant car cela signifiait qu’ils avaient résonné profondément avec eux et laissé une trace personnelle.
Mon tour est venu et deux choses me sont venues à l’esprit à ce moment-là.

D’abord, le Sûtra 2.14 qui explique que notre bonheur dépend de nous-mêmes. Dans le commentaire anglais de Swami Satchidananda, il est dit: « Une vie heureuse ou malheureuse est votre propre création. Personne d’autre n’est responsable. Vous êtes votre meilleur ami ainsi que votre pire ennemi ».
Dans le passé, j’avais l’habitude de blâmer les autres ou mes circonstances pour ma situation. C’est tellement facile de mettre le blâme ou la faute sur quelque chose d’autre ou quelqu’un d’autre. De cette façon, nous n’avons pas à faire face à la situation parce que ce n’est pas de notre faute. Je pense que pour moi, cela a commencé par un manque de conscience, aussi par un manque de confiance et très probablement comme un moyen de mettre le fardeau sur les épaules de quelqu’un d’autre. C’est en quelque sorte un acte lâche puisque nous préférons endurer la situation plutôt que de prendre les mesures nécessaires pour la modifier. Ce que les yoga sûtras m’ont appris, c’est que les circonstances ne seront peut-être pas parfaites, il y aura toujours des situations difficiles mais même si je n’ai pas le contrôle sur ces situations, j’ai toujours le contrôle de mes réactions. Cela peut sembler très mince mais c’est en fait énorme.
Nous avons tous été dans un cercle vicieux de négativité et plus nous ajoutons du blâme ou du feu sur la situation, plus elle s’envenime.
Alors que si je suis capable d’adapter ma réaction à la situation et de prendre la responsabilité de ma situation, j’ai maintenant le pouvoir de faire un changement. Je prends le contrôle.
Je ne prétends pas que c’est une tâche facile; c’est extrêmement difficile et demande beaucoup de courage, mais la vision globale de la situation sera complètement changée et cela est un pas considérable dans la bonne direction.

La deuxième chose qui me vint à l’esprit lors de la cérémonie de clôture fut les concepts de Purusha et de Prakriti qui sont beaucoup traités dans plusieurs sutras. Prakriti est vu comme la Nature avec un N majuscule; ce qui signifie tout ce qui nous entoure (la nature, les bâtiments, l’intérieur de notre maison …) et nous également. Purushase réfère à l’âme, à la conscience pure.
La Nature change toujours; la seule constante est, en fait, le changement. Les 4 saisons, le ciel, nos meubles, nos vêtements, nos corps, nos pensées … tout est en évolution perpétuelle.
D’un autre côté, Purusha ne change jamais, cela reste immuable.
Pour moi, ces deux concepts sont très utiles pour m’aider à passer les moments difficiles que je peux rencontrer. Le fait de savoir que tout est toujours en fluctuation et que rien ne dure m’aide à revenir au moment présent (le seul moment dont nous avons vraiment le contrôle) au lieu de laisser mon esprit s’enfoncer dans le futur inconnu et inquiétant. Quelle que soit la situation de ce moment, elle peut être complètement différente demain si je prends le temps de la laisser être et de trouver des solutions.
Je trouve aussi cela très beau et si précieux de savoir que notre corps n’est qu’un véhicule dans cette vie. Il est la maison de notre âme, de notre moi le plus pur. Et notre travail ici, si nous sommes prêts à le faire, est de découvrir ce bijou précieux.

Je vous laisse avec une de mes citations préférées sur le yoga par Donna Farhi:
« Le yoga est le processus de déconstruction de toutes les barrières que nous avons érigées qui nous empêchent d’avoir des liens authentiques avec nous-mêmes et avec le monde. »

Namaste,

Méditation et Courage

Il y a 6 ans, j’ai fait un pacte avec moi-même que je méditerais 20 minutes quotidiennement. 6 ans plus tard, je peux compter sur les doigts de mes mains le nombre de jours où je n’ai pas fait ma méditation.

J’ai commencé à pratiquer le yoga il y a 15-16 ans et même si je méditais occasionnellement à l’époque, j’avais du mal à me tenir à cette discipline.
Oh les excuses que je trouvais: je suis trop fatiguée pour me réveiller une demie-heure avant mon heure de lever, je suis trop occupée, j’ai trop de choses à l’esprit, je le ferai plus tard, je n’ai pas un espace approprié… honnêtement, je pourrais trouver au moins 10 autres excuses très facilement.

Et pourtant, j’ai médité dans le passé.
Lorsque j’étais en Inde pour étudier le yoga, on méditait au minimum 45 minutes deux fois par jour, lorsque j’ai suivi mes formations de professeurs de yoga à New York, je méditais quotidiennement. J’allais aussi deux fois par semaine à des classes de méditation avec Alan Finger à New York. Même si j’ai eu ces solides expériences, il m’était toujours difficile de m’engager dans cette pratique. Je n’avais aucun problème à m’impliquer et être consistante dans la pratique des asanas, les postures, mais cette pratique de l’esprit était comme insaisissable.
Et ce que je trouve fascinant est que j’ai eu des expériences profondes lorsque j’ai médité avec ces enseignants. Je remarquais aussi que je me sentais plus centrée et moins victime de mes émotions au quotidien et malgré tout, il m’était toujours difficile de m’engager dans cette pratique.

Comment était il possible que j’observais que méditer me faisait énormément de bien et cependant, je ne trouvais pas la volonté de m’y mettre? En parlant à d’autres personnes, j’ai vite réalisé que je n’étais pas toute seule dans ma difficulté. Ce que je me suis rendue compte au fil du temps, est que prendre soin de soi et se développer personnellement est laborieux et demande beaucoup de courage. Oui, du courage!

Courage, car c’est une discipline. Il s’agit de quelque chose que vous devez faire tous les jours afin de créer un changement dans votre vie. Méditer 5 minutes par jour est mieux que de méditer une demie-heure de temps en temps. Mon mari vous dira que je suis une personne qui a de la discipline, du moins quand je le décide mais moi aussi, j’avais du mal à en faire une habitude. Alors voici ce que j’ai fait. Il y a 6 ans, j’ai fait un pacte avec moi-même qu’à partir de ce jour, je méditerai tous les jours, quoi qu’il arrive, pas d’excuses.Je ferai de ma méditation une priorité dans ma vie.
Et parce que je suis une personne de parole, cela a fonctionné. Depuis, je médite 20 minutes tous les matins. Évidemment, cela n’a pas toujours été un processus facile et fluide. S’asseoir en silence et observer ses pensées ou se concentrer sur la respiration est un véritable défi. ll y a eu de nombreux jours où je n’avais pas envie de m’asseoir en silence mais je l’ai fait quand même puisque j’avais conclu ce marché avec moi-même.
Dans la philosophie du yoga, il y a le concept de « tapas ». Je me souviens de la traduction de ma professeur Jenny Aurthur: « la volonté d’endurer de la difficulté dans le but de se transformer ». Ma pratique de méditation est tout à fait cela. Oui, c’est difficile de m’asseoir avec moi-même tous les jours mais je sais et je vois
que cela me fait devenir une personne meilleure et plus centrée. Et pour cela, je suis si reconnaissante.
Après 6 ans, la pratique de méditation est devenue plus facile. Pas facile, mais plus facile. Il toujours délicat de focaliser sur l’objet de méditation mais maintenant, j’ai vraiment envie de m’asseoir et d’avoir ce moment de calme avec moi-même. Cette pratique change le déroulement de ma journée et de ma vie. Elle change, pour le meilleur, la façon dont je me vois, dont je vois les autres et les interactions que j’ai au quotidien.
Et quel cadeau! Cela est si précieux!

Je reviens à la notion de courage. Cela demande également beaucoup de courage car vous vous trouverez nez à nez avec des émotions, des sentiments et des traits de votre personnalité que vous préféreriez certainement éviter plutôt que d’y faire face. Il n’y a pas de chemin facile et le seul chemin est de passer au coeur de tout cela; le bon, le mauvais et l’affreux. C’est un acte très courageux que d’être prêt à regarder votre côté obscur. Mais c’est incroyable de savoir que nous avons la capacité de grandir, de nous développer et de nous guérir nous-mêmes. C’est un processus lent mais avec des résultats vraiment solides.
Et je suis pleine de gratitude à l’égard de cet outil qui m’a beaucoup aidé ces six dernières années.

Nous avons le pouvoir de créer des changements dans notre vie. Je ne sais trop pour quelle raison mais nous tombons souvent dans le piège que les autres savent mieux que nous. Alors qu’il est essentiel d’avoir une communauté autour de nous qui nous inspire et qui nous apporte de l’aide, au bout du compte, le travail doit être fait par nous. Et pour moi, cela représente un acte d’un courage incroyable.
Si nous ne programmons pas notre vie, la vie nous programme.

Voici quelques conseil pour rendre votre engagement plus facile:
– méditer tout de suite après votre lever. Si vous laissez la journée passer, vous trouverez tout un tas d’excuses pour ne pas le faire.
– réveillez-vous 30 minutes plus tôt que d’habitude. Croyez-moi, vous ne vous sentirez pas plus fatigués; à l’inverse, vous vous sentirez plus ancrés et mieux préparés à commencer votre journée.
– ne vérifiez pas vos e-mails et n’allez pas sur les réseaux sociaux avant de méditer. Gardez l’énergie apaisante du matin pour mieux focaliser votre esprit.
– utilisez un chronomètre afin que vous n’ayez pas à ouvrir les yeux pour regarder l’heure.
– méditez assis dans une position comfortable. La position allongée vous donnera envie de vous réendormir!
– concentrez-vous sur votre respiration. Elle est l’objet de votre méditation.
– votre esprit vagabondera. C’est tout à fait normal! Soyez-en conscients le plus rapidement possible et ramenez votre attention sur la respiration.
– méditez quoi qu’il arrive même si vous avez l’impression que vous n’y arrivez pas. La clé est de ne pas abandonner. Je vous promets que cela deviendra plus facile avec le temps. Faites le pour vous, vous en valez la peine.
– et s’il vous plaît, durant ce processus, soyez doux avec vous-même. Ayez de la compassion car vous allez peut-être rencontrer des parties de votre personne avec lesquelles vous êtes en guerre depuis longtemps.

Je vous laisse avec cette citation: « je suis présent pour moi-même de la même façon que suis présent pour quelqun d’autre ». Je ne sais pas qui l’a dit mais elle me parle beaucoup.

Namaste,

Le Yoga des Relations

Le 12 janvier 2018, 20 ans plus tôt, je rencontrais l’homme qui est devenu mon mari. Moi-même j’ai du mal à croire que nous sommes ensemble depuis si longtemps. Alors c’est vrai ce qu’ils disent: le temps passe vite. Dès que nous nous sommes rencontrés, nous avons vécus ensemble. Et même si nous nous sommes mariés il n’y a que 7 ans (oui, nous avons attendus 13 ans avant de devenir mari et femme!), le 12 janvier est une date pleine de signification pour moi car il apparaît que nous nous sommes engagés l’un envers l’autre ce jour.

Ceci m’a fait réfléchir aux relations, à l’amour et au yoga.
J’ai entendu à plusieurs reprises durant mon éducation de yoga que le yoga le plus difficile est celui des relations humaines et je suis complètement d’accord avec cela. Comme vous le savez peut-être, la pratique du yoga va au-delà de la pratique physique; des asanas. Il y a 8 branches ou étapes dans la pratique du yoga et l’une d’entre elles: les yamas concerne nos interactions avec les autres. Il y a cinq yamas: Ahimsa: absence de violence, Satya: vérité, Asteya: absence de vol, honnêteté, Brahmacharya: modération et Aparigraha: non-convoitise.
Est-ce que je pense, j’agis et je m’exprime d’une façon qui ne crée pas de violence pour l’autre? Est-ce que j’énonce la vérité et est-ce que je suis honnête envers l’autre? Est ce que je fais attention de ne pas prendre avantage des possessions de l’autre et/ou de son temps? Suis-je fidèle à mon partenaire pour ne pas gaspiller mon énergie sexuelle? Est ce que je désire de façon inappropriée ce qui appartient à l’autre or suis-je satisfaite avec ce que j’ai?
Je suis convaincue que ces questions sont importantes à garder à l’esprit afin d’être plus ancré, centré, et serein dans une relation amoureuse mais aussi dans toute relation.

Ce que j’ai appris au fil de ces années est qu’une histoire d’amour est en même temps magique et difficile. Si on pense à toutes les personnes que l’on aurait pu rencontrer dans ce monde, il y a clairement quelque chose de magique, de puissant et même au-delà de notre contrôle qui emmène deux personnes à se rencontrer. L’attraction physique, émotionnelle et intellectuelle doit être présente; cela ne peut être forcé ou travaillé. J’imagine que certaines personnes ne vont pas être d’accord avec cette affirmation car j’ai entendu parler de relations profondes dans certain marriages arrangés. Mais supposons que pour la plupart d’entre nous, l’étincelle, la magie, les papillons dans le ventre doivent être présents.
Et aussi magique une relation amoureuse soit-elle, elle demande également beaucoup d’efforts. Si vous avez l’âme romantique, vous n’allez pas aimer ce mot effort car vous souhaiteriez certainement que tout coule de source sans difficultés. Mais en toute sincérité, y a-t-il quelque chose dans la vie qui fonctionne de cette manière? Alors peut-être « efforts » est un peu dur et l’on devrait plutôt parler du fait que tout ce que nous faisons a besoin de notre attention, de nos soins, de notre amour pour se développer et s’épanouir. Du jardinage, à la cuisine, en passant par la pratique du yoga, à vivre sa vie, à la méditation, à l’éducation des enfants, à être dans une relation… Et c’est ce qui les rend si belles car plus nous nous impliquons et prenons soin de nos relations, plus elles s’améliorent et plus elles deviennent équilibrées et stables.
Evidemment, cela nécessite que les deux personnes impliquées infusent la relation de soin, d’attention, d’amour, pour que l’union devienne plus forte. Si cela ne va que dans un sens ou ne vient que d’un côté, les choses seront difficiles et risquent de ne pas fonctionner.

Sans ordre particulier, je voulais partager avec vous les valeurs qui me tiennent à coeur dans mon marriage:
communication: il s’agit d’un élément tellement important dans toute relation surtout lorsque les choses deviennent difficiles. Votre compagnon/compagne doit savoir comment vous vous sentez par rapport à une situation particulière et inversement. Et la partie la plus difficile est d’arriver à le faire sans y mettre de colère ou de rancoeur. Parce que devinez quoi? L’énergie que l’on émet attire encore plus de cette même énergie. Et je suis complétement consciente que cela est bien plus facile à dire qu’à faire. J’ai échoué de nombreuses fois dans le passé mais soyons-en au moins conscients pour que cela ne devienne pas une habitude.
L’élément de communication va main dans la main avec l’honnêteté: être parfaitement honnête et prêt à se sentir vulnérable et mal à l’aise.
J’aime beaucoup ce conseil de la professeur de yoga américaine Ashley Turner. Elle explique que lorsque l’on a une dispute avec son conjoint(e), de s’assurer de répéter ce qu’il/elle vient de dire avant de lui répondre. Ca donne quelque chose de ce genre: « tu dis que tu te sens… » En effet, de nombreuses fois, on reste si bloqué sur notre propre histoire que nous entendons à peine ou nous interprétons grandement ce que l’autre a dit. Alors, en répétant ce que l’autre vient de dire, on s’assure de comprendre complétement ce que l’autre personne souhaite exprimer. Pour être sincère, je n’ai pas encore essayé cette technique mais je le ferai car je suis convaincue qu’il s’agit d’un excellent outil.
confiance: rien ne peut grandir si la confiance n’est pas là.
respect: dans tous les sens du terme. Respect de la personne, de son caractère, de ses opinions, de ses pensées… Cela ne veut pas dire être d’accord avec tout ce que votre conjoint(e) dit ou pense mais reconnaître que les gens ont des points de vues différents.
faire des choses ensemble: on voyage, on médite, on marche, on fait du yoga, on va au cinéma, on mange au restaurant, on sort avec des amis… et il y a aussi de nombreuses choses que l’on ne fait pas ensemble: aller au sport, lire au lit, cuisiner, travailler, courir, aller aux bains russes, écouter les nouvelles françaises à la radio, sortir avec des amis…
Pour moi, il est important et je crois sain, de garder des activités séparées pour que chacun ait un monde indépendant duquel on peut tous les deux profiter.

En résumé; aimer est magnifique, aimer est difficile, aimer fait du mal et aimer guéri, aimer est tout et peut aussi tout détruire. Aimer est vivre. C’est une nécéssité et un luxe. C’est fluide et saccadé. Aimer est TOUT.

Je vous laisse avec cette étude en anglais d’Harvard qui est sortie récemment sur le bonheur. 268 personnes y ont été suivies pendant presque 80 ans et il en ressort que les relations humaines proches et saines sont ce qui nous rend heureux, plus que le succès ou l’argent.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Namaste,

« True Belonging »: « Véritable Appartenance »

 

Il y a quelques semaines, j’ai commencé à lire le livre incroyable et puissant de Brené Brown: «Braving the Wilderness: the quest for true belonging and the courage to stand alone ». Pas évident de traduire ce titre mais j’essairais par: « Braver l’étendue sauvage: la quête d’une véritable appartenance et le courage d’être seul».
Je ne suis pas certaine qu’il soit disponible en français mais si oui, ou si vous lisez l’anglais, allez l’acheter aujourd’hui. C’est une lecture si importante et précieuse pour tous ceux qui veulent continuer de grandir et de se développer en toute conscience et prendre en main leur vie avec courage. Je pense que c’est tout particulièrement important dans un monde qui semble être quotidiennement, de plus en plus divisé . Ce livre est un pur bijou; il me parle et m’inspire tellement. Certaines parties m’ont donné la chair de poule et ont été reçues en profondeur dans mon cœur.

Voici la définition de « true belonging », ou de l’appartenance véritable que l’auteure donne: « c’est la pratique spirituelle de croire en vous-même et d’appartenir à vous-même d’une façon si profonde que vous êtes capable de partager votre être le plus authentique avec le monde et également de trouver un caractère sacré tant en faisant partie integrante de quelque chose qu’en étant seul devant une étendue inconnue. La vraie appartenance ne vous demande pas de changer qui vous êtes, elle éxige que vous soyez qui vous êtes ».
J’ai essayé de traduire du mieux que j’ai pu ce qui n’est clairement pas évident lorsque ses mots sont si parfaits et justes en anglais.
Avant d’écrire sur un sujet, Brené Brown passe toujours des années à étudier la question, à faire des recherches et à recueillir des données. Aussi, je pense qu’elle a très soigneusement choisi ses mots pour donner sa définition et c’est à mon avis pourquoi ils sont si puissants.

 

 

En grandissant, je n’ai jamais ressenti que j’appartenais à quelque chose ou à quelqu’un, et encore moins à moi-même. Je me sentais un peu perdue, sans directions et instructions sur comment grandir et aborder cette chose énorme qu’est la vie. Alors à la place, je suis devenue très douée à m’intégrer. A m’intégrer, à me conformer; à l’école, à l’université, avec mes amis, avec mes petits amis, avec ma famille … Tant de fois, je me suis sentie ne pas être à ma place mais j’essayais toujours de rentrer dans le moule. Vous savez, pour que je puisse être acceptée et aimée…
Je suis devenue si bonne à m’intégrer et à plaire aux autres que je n’écoutais pas ou je n’essayais même pas de comprendre ce qui était vraiment important pour moi et ce dont j’avais besoin pour m’épanouir.
Je ne l’avais pas réalisé à l’époque, mais je pense que le jour où mon mari et moi avons commencé à sortir ensemble, fût la première fois que je faisais un pas vers ce dont j’avais vraiment envie et besoin. J’avais 21 ans. C’était la première fois que je demandais à quelqu’un de sortir avec moi (auparavant j’attendais toujours que l’autre vienne vers moi). Même aujourd’hui, il m’est difficile de croire que j’ai fait le premier pas car cela ne me ressemblait tellement pas à l’époque. Mais je suppose que, ce jour-là, mon cœur, mon instinct et mon intuition ont parlés un peu plus fort que mon cerveau . Et je suis tellement contente qu’ils l’aient fait parce que cette relation m’a permis et me permet encore, lentement mais sûrement, de devenir de plus en plus qui je suis. Et cela grâce au soutien et à l’encouragement de mon mari.
« La véritable appartenance exige que vous soyez qui vous êtes ». Une déclaration si simple et pourtant, combien d’entre nous savent qui nous sommes et si nous le savons, combien d’entre nous ont le courage de le vivre pleinement? Cela demande beaucoup de courage et peut sembler parfois être un parcours très solitaire et accablant, mais lorsque nous nous permettons finalement de briller et d’être fidèles à nous-mêmes; le sentiment de paix, d’aisance, de satisfaction et de force est incroyable.
Il m’est arrivé et m’arrive toujours d’entrevoir ce sentiment dans ma vie et il est si puissant et important. Mais les doutes et les peurs ne cessent de revenir frapper à ma porte et il faut beaucoup de force pour ne pas les laisser entrer. Souvent j’échoue, mais je me remets toujours debout et trouve la force pour rester sur mon chemin. La pratique du yoga et mon travail introspectif me donnent des outils extrêmement précieux pour observer, ressentir, réfléchir, digérer. La confiance et la foi sont aussi mes alliés; ils me guident pour devenir une meilleure version de moi-même et m’aider à exprimer ma vérité.

Bréne Brown a su exprimer si clairement ce que je ressentais depuis longtemps mais je n’avais pas les mots pour l’articuler. Je veux la remercier pour tout le travail important qu’elle accomplit et pour être une source d’inspiration.

Namaste,