COMMENT TOUT A COMMENCÉ …


Durant un Aarti le long du Gange à Rishikesh en 2005.

Ma première véritable expérience du yoga a eu lieu à l’occasion d’un de nos voyages en Asie du Sud-Est en 2003. Mon mari et moi avons voyagé sac au dos pendant 8 mois et avons terminé notre périple en Inde où nous sommes restés plus d’un mois.
Je suis ravie que l’Inde ait été notre dernier pays. Même après avoir voyagé pendant plusieurs mois, l’Inde est un pays intense. Tout y est « plus » là bas: plus de gens, plus de couleurs, plus d’odeurs, plus de bruit, plus de musique, plus de pauvreté, plus de déchets, plus de générosité, plus de sourires, plus d’agressions … C’est un pays plein de contradictions et j’ai adoré!

La façon dont nous avons abordé ce voyage, (qui d’ailleurs n’était pas prévu du tout: nous sommes restés en Indonésie pendant deux mois et après avoir rencontré tant de gens voyageant pendant un an ou deux, nous n’avons pas pu nous empêcher de prolonger notre voyage. Ainsi, à la veille de notre vol de retour, nous avons pris la décision de voyager pendant 6 mois supplémentaires.) était d’apprendre quelque chose de la culture des pays visités: nous avons ainsi suivi un programme de certification de massage thaïlandais dans le vieil hôpital de Chiang Mai en Thaïlande, au Cambodge, au Laos et à Myanmar, nous avons principalement visité les temples incroyables, nous nous sommes immergés dans la culture et avons visité certaines tribus. Et en Inde, bien sûr, nous voulions apprendre le yoga.
Nous avons choisi de rester dans un ashram (temple) à Rishikesh dans le nord de l’Inde et nous nous sommes exposés à la tradition du yoga.
Chaque jour, nous avions des cours d’asana (la pratique physique) et des cours de méditation, de philosophie et de chant.
Pour moi, c’était une révélation absolue qu’une discipline puisse être aussi complète et toucher chaque partie de notre être d’une manière si intense et profonde. Je suis littéralement tombée amoureuse de la pratique à ce moment.

À mon retour à New York, je voulais en savoir plus sur cette discipline. Je suis donc allée à des cours de yoga et de méditation plusieurs fois par semaine.
Mais les enseignantes que j’ai rencontrées en Inde m’ont tellement marquée que je suis retournée en Inde deux ans plus tard pour suivre une formation de professeurs de yoga avec elles.
Notre emploi du temps était intense: méditation tôt le matin suivie d’une heure de pratique des asanas, petit déjeuner, une heure et demie de chants et philosophie, deux heures d’asanas, déjeuner, pause, une heure de karma yoga (le yoga de l’action désintéressée), deux heures d’asana, une heure de yoga nidra (relaxation profonde), cérémonie au bord du Gange, dîner, méditation et coucher. Intense!


J’éprouve une immense gratitude envers ces enseignantes incroyables: Karin O’Bannon et Mataji.
Et oui, envers mon mari aussi! (Ce jour-là, il a secrètement organisé une belle cérémonie pour mon 29eme anniversaire.)

Lorsque je suis rentrée à New York, j’ai continué à pratiquer avec diligence jusqu’à ce que je décide de suivre une autre formation de professeur ici, car ma soif d’apprendre était toujours grande.
Au début, j’ai eu du mal à m’habituer au manque de philosophie et de spiritualité dans les cours à New York. Cela m’a dérangé pendant longtemps parce que je savais qu’on passait à côté d’une grande partie de ce que représente le yoga. C’était tellement proéminent en Inde. Mais j’étais aussi absolument fascinée par la pratique physique. C’est une pratique si complexe et sophistiquée et il y a tellement de choses à apprendre que je me suis complètement impliquée dans cette dernière pendant longtemps.

16 ans plus tard, j’aime toujours autant les précisions de l’alignement dans les postures et la manière dont les subtilités affectent la façon dont nous pouvons bouger notre corps, j’adore décomposer les poses et je crois profondément que pouvoir maîtriser notre corps physique est le premier pas vers la maîtrise notre esprit pour nous aider à trouver plus de paix et d’harmonie dans notre vie.
Mais dans nos sociétés modernes et peut-être même encore plus ici, à New York, l’attention portée à la pratique physique est tellement grande que la plupart des gens ne réalisent pas que le yoga est bien plus que cela.
Car finalement, ce qui compte vraiment, est comment nous nous sentons dans notre vie. Sommes-nous en paix avec nous-mêmes, comment interagissons-nous avec nos proches, avons-nous les outils pour nous aider à traverser une situation difficile avec plus de grâce et d’aisance? C’est ce qui compte vraiment au final.
Il me tient donc à cœur d’introduire des concepts ou des principes philosophiques, spirituels dans chacun de mes cours collectif afin que ceux-ci puissent inspirer mes élèves autant qu’ils m’inspirent.

Ces dernières semaines, j’ai parlé des yamas (les règles sociales; il s’agit de la 1ère branche du yoga; il y en a 8 au total) dans mes cours. Nous avons exploré le concept d’Ahimsa (absence de violence ou non-préjudice). Évidemment, cela signifie ne pas faire de mal physique à qui que ce soit, mais aussi ne pas faire de mal aux autres avec nos paroles et nos pensées. Cela englobe tellement d’aspects de notre vie. J’ai bon espoir que nous ne tuons ou frappons personne, mais qu’en est-il de blesser quelqu’un avec nos mots ou nos pensées? Avez-vous déjà regretté des mots que vous avez dit à quelqu’un? Moi oui! Avez-vous déjà eu des pensées négatives envers quelqu’un? Moi oui! Aparté: en ce qui me concerne, les pensées négatives envers les autres ont tendance à apparaître surtout lorsque je prends le métro aux heures de pointe …
Évidemment, ce concept peut aussi s’appliquer à nous-mêmes. Est-ce que nous nous blessons physiquement (par exemple, en adoptant régime alimentaire extrême, ou en faisant de l’exercice de façon excessive, ou en ne dormant pas assez, etc.)? Qu’en est-il de la façon dont nous nous parlons et des pensées que nous avons envers nous-mêmes? Sommes-nous constamment en train de nous juger ou de nous comparer aux autres, nourrissons-nous nos doutes et nos peurs de ne pas être à la hauteur? Est-ce que nous nous mettons des bâtons dans les roues avant même de commencer quelque chose?
Ce concept d’ahimsa est au cœur de tout car il englobe de nombreux niveaux de notre vie.
Comme tout le reste dans la vie; pour changer, nous devons être conscients de ce qui doit être changé. Alors tout d’abord, tout est question de conscience, tout est question d’observation de soi-même, de perception de la façon dont nous interagissons avec les autres, d’attention portée à la façon dont nous nous parlons.
Cela prend du temps… il s’agit d’un processus, d’une pratique mais ô combien enrichissant lorsque nous commençons à voir des changements dans nos vies. Lorsque nous devenons moins agacés, moins frustrés, moins affectés par les situations qui nous faisaient souffrir par le passé. C’est ainsi que nous savons que notre pratique de yoga fonctionne.
Alors les prochaines semaines, les prochains mois, voire les prochaines années, je vous invite à observer la façon dont vous interagissez avec les autres avec vos mains, vos paroles et vos pensées, mais aussi la façon dont vous vous traitez. Et si vous remarquez un schéma de pensée ou de comportement qui ne vous convient pas; qu’il devienne si évident et si clair dans votre esprit que le changement ne peut être que la seule option.

Comme toujours, merci de m’avoir lue.
Namaste,